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mardi, 18 avril 2023

MACRON A CAUSÉ DANS LE POSTE

SUR L'ANALYSE, TOUT LE MONDE EST D'ACCORD.

1

LE PRÉSIDENT N'A PLUS RIEN A DIRE AUX FRANÇAIS. 

A sa décharge, de bons esprits (genre docteur Kilikil) soutiendront peut-être qu'il est prisonnier du personnage qu'il s'est lui-même forgé, comme on le voit ci-dessous.

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2

DE LEUR CÔTÉ, A FORCE D'AVOIR PENDANT UN TEMPS CRU EN LA VÉRITÉ DES BONIMENTS PROFÉRÉS PAR LE PRÉSIDENT, LES FRANÇAIS NE VEULENT PLUS RIEN ENTENDRE, ET QUAND IL SE PRÉPARE A OUVRIR LA BOUCHE, ILS FERMENT LES ÉCOUTILLES.

Et cela malgré les exhortations les plus pressantes venues des rangs serrés de la gent journalistique spécialisée en politique.

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3

LE PRÉSIDENT S'ÉCHAPPE AU-DESSUS DE LA MÊLÉE : L'UNIVERS DANS LEQUEL IL RÊVE DE SE MOUVOIR EST TELLEMENT PLUS ÉLEVÉ QUE TOUTES LES BASSES CONTINGENCES AUXQUELLES LES GENS TROP ORDINAIRES SEMBLENT SI FORT ATTACHÉS !!!!

Cependant, je ne dirai pas — comme Baudelaire a pu en émettre l'hypothèse à propos d'un autre genre de drôle d'oiseau — que « ses ailes de géant l'empêchent de marcher » : il n'est pas un albatros (et voir plus bas).

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***

MORALITÉ : LE DIAGNOSTIC TOUCHANT LE PSYCHISME - ET PAR CONSÉQUENT - LA RELATION D'EMMANUEL MACRON AVEC LA RÉALITÉ ORDINAIRE DES GENS ORDINAIRES EST IMPITOYABLE.

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Ayons une pensée un peu compatissante pour cet homme qui doit se sentir bien seul, une fois retombées ses bouffées de mégalomanie. 

lundi, 17 avril 2023

MACRON VA CAUSER DANS LE POSTE

Les journalistes sont incorrigibles, et ça finit par être d'une grande drôlerie. Ils n'ont pas attendu que Macron s'adresse au peuple à une heure de grande écoute pour supputer ou essayer de deviner la teneur du baratin que le président s'apprête à tenir. Et que je t'analyse, et que je te dissèque, et que je t'interprète des phrases même pas encore prononcées. Et on entend ça sur France Culture ce lundi matin. Guillaume Erner devait manquer de sujets.

Mais peu importe ce qu'il dira face caméra : nous sommes en mesure de révéler — en exclusivité mondiale — le vrai contenu des pensées de notre président. Ainsi, notre reporter à la houppe a été assez malin pour se glisser incognito dans l'entourage immédiat du chef de l'Etat et pour enregistrer quelques-unes de ses confidences « ex cathedra ». Voici un assez bel extrait de ces propos qui auraient dû rester secrets et que nous avons pu nous procurer.

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Nul doute que les Français qu'on voit s'étonner sur notre photo sauront tirer la conclusion qui s'impose après la révélation d'un tel discours. Ci-dessous l'image anticipée de quelques événements à venir, où l'on découvre qu'Elisabeth Borne, à la course, est plus rapide que le président.

Note : J'ai à peine bidouillé la vignette de la page 26 ci-dessus, mais je n'ai pas touché, ci-dessous, à celle de la page 27.

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samedi, 15 avril 2023

L'OBSCÈNE CYNISME DE MACRON ...

... ET L'INFERNAL CULOT D'ÉLISABETH BORNE.

Ci-dessous l'image exacte de ce que pensent le Président Emmanuel Macron, sa première Ministre Elisabeth Borne et quelques autres membres du gouvernement quand ils déclarent qu'ils « entendent les plaintes des Français », qu'ils « sont à l'écoute », que leur « porte est ouverte », qu'ils veulent « renouer le dialogue social », qu'ils veulent « remettre le pays sur le chemin de la concorde » et autres misérables fadaises qui sont autant de foutages de gueule.

Par exemple, faut-il une explication de texte pour dire aux gens comment comprendre cette phrase de la mère Borne : « Il n'y a ni vainqueurs, ni vaincus », au moment où le gouvernement, ayant déjà pris la pose, la botte sur le cadavre encore chaud des syndicats, s'apprête à sabrer le champagne à l'abri des regards ? 

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Photo de Stéphane Mahé (agence Reuters) parue dans Le Monde daté 15 avril : au fond, l'entrée du ConsCons (repaire des 9 singes — oh pardon : sages — du Conseil Constitutionnel).

On ne dira jamais assez que ce genre de ConsCons livrera aux Français la même mascarade impudique en guise de surveillance scrupuleuse des textes constitutionnels, aussi longtemps que ses membres seront issus pour l'essentiel des milieux politicards dont ils font ici semblant de contrôler le travail. Ecoutez pour vous en convaincre Dominique Rousseau, authentique constitutionnaliste, lui, ou alors lisez le livre de Lauréline Fontaine La Constitution maltraitée  (Editions Amsterdam, 2023).

***

Note : Dans Le Canard enchaîné du 12 avril 2023 — article d'Hervé Martin en page 3 —, on apprend que chacun des membres du ConsCons gagne 15.000 euros nets par mois, à la suite de diverses acrobaties, embrouilles et entorses (que j'engage le lecteur à découvrir en lisant le Palmipède si ce n'est déjà fait) où tout un monde de complicités diverses se ligue pour empêcher le sort ordinaire des gens ordinaires de s'abattre sur d'aussi augustes personnages. 

samedi, 08 avril 2023

LES FARCEURS DU CONSCONS....

..... OU : LES "CAVALIERS LÉGISLATIFS".

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Dessin de Diego Aranega paru dans Le Canard enchaîné du 5 avril 2023, en illustration de l'article d'Hervé Liffran "Macron se montre très cavalier avec le Conseil Constitutionnel".

Dans Le Canard enchaîné cette semaine, un article tout à fait intéressant et révélateur de la comédie que nous jouent les gouvernants, les députés-et-sénateurs actuels, ainsi que les différents acteurs qui s'agitent autour de la question, à propos des recours adressés au Conseil Constitutionnel (que j'abrège en ConsCons, ne pas confondre avec Couscous, quoique) par "l'Opposition" (je pouffe) au sujet de la loi "retraites".

D'un côté du ring, le ConsCons, très à l'aise dans son rôle de juge impartial chargé d'entériner ou de jeter à la corbeille les lois adoptées au Parlement. De l'autre, le gouvernement, très sûr de lui et confiant dans l'impartialité de ces juges impartiaux. Et d'autant plus sûr de lui que les petits malins qu'il compte dans ses rangs ont persuadé Macron et Borne de laisser passer ce qu'en langage parlementaire on nomme cavalièrement des "cavaliers législatifs".

Qu'est-ce que s'passe-t-il ? C'est quoi, ces bestioles bizarres ? Eh bien ce sont des "gâteries" (terme employé par Hervé Liffran, auteur de l'article) uniquement destinées à permettre au ConsCons de plastronner sur le devant de la scène dans son costume chamarré de "Gardien de la Constitution" (je m'esclaffe), en lui offrant sur un plateau quelques gibiers de basse-cour que ses carabines constitutionnelles n'auront aucun mal à dézinguer, sans dommages collatéraux pour personne.

Les "cavaliers législatifs" sont, nous dit Hervé Liffran, "des dispositions qui n'ont aucun rapport avec le sujet traité dans le texte en cause et sont destinées à finir dans les poubelles des gardiens de la Constitution". Cela revient à un petit jeu de "je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette", que tous les acteurs de la farce ont à cœur de jouer avec le plus grand sérieux du monde. Liffran cite l'exemple de "l'index senior" (me demandez pas, allez voir) et du "contrat de travail senior". Censurer ces deux intrus à cheval revient, selon Liffran, à « tirer l'oreille au gouvernement. Sur le thème : va pour cette fois, mais ne recommencez plus, chenapans ! ».

En d'autres temps, on aurait appelé toute cette comédie du passage "obligé" par le filtre "objectif" et "impartial" des "sages" de la rue de Montpensier : "FAIRE L'ÂNE POUR AVOIR DU SON". Aujourd'hui, tout le monde (syndicats compris, car comment remettre en question la légitimité du ConsCons ?) fait semblant d'attendre dans une fièvre ardente le verdict de ces sages en mie de pain. 

Bilan, moralité et conclusion : la réalité du rôle et de la fonction du ConsCons commence à être connue au-delà des frontières des professions juridiques. Attention, Fabius ! Attention Juppé ! Les masques tombent, è finita la commedia !

Note : Je n'en ai peut-être pas fini avec le ConsCons et ses éminents guignols.

jeudi, 06 avril 2023

BONJOUR ! C'EST NON !

BONJOUR ! C'EST NON !

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Dessin de Lefred-Thouron paru dans Le Canard enchaîné du 5 avril 2023.

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà, en un jus concentré et percutant, un excellent résumé synthétique et compendieux de la méthode appliquée par le clan bornéo-darmaniaco-dussopto-matraquo-macroniste dès qu'il s'est agi dans leur bouche de "NÉGOCIER", de "DISCUTER" et de "SE CONCERTER" avec les travailleurs de France représentés par quelques-unes de leurs principales figures syndicales.

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà comment ce gouvernement — qui s'écorche la bouche avec sa rengaine de "VOLONTÉ DE DIALOGUE" et qui ne cesse de boni-mentir avec une effarante effronterie à longueur de discours — envisage de se "METTRE À L'ÉCOUTE DES FRANÇAIS".

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà un dessin à montrer à tous les "braves" citoyens qui se précipitent pour être tirés au sort lorsqu'est annoncé un "GRAND DÉBAT CITOYEN", que ce soit sur le climat (je pouffe) ou, dernièrement, sur la fin de vie (là, ce n'est pas que je me gausse, mais la manœuvre de diversion est tellement évidente !).

BONJOUR ! C'EST NON !

Voilà donc l'affiche que les dirigeants et militants syndicaux devraient s'imprimer dans le crâne : il ne sert à rien d'essayer de montrer sa "bonne volonté" en acceptant de répondre aux "invitations" sous les ors des palais de la République, fussent-elles premier-ministérielles, voire présidentielles, puisque c'est pour se voir opposer d'inflexibles refus de toute remise en question.

Les décisions sont prises, circulez !!!

 

samedi, 01 avril 2023

DÉMOCRATIE EN PAPIER (SUITE)

Je n'y peux rien : moi qui dénonçais ici-même (30 mars) la farce boursouflée qu'est par sa nature le Conseil Constitutionnel, voilà que, lisant le journal Le Monde daté 28 mars, je tombe sur l'interview conduite par l'excellente journaliste Anne Chemin de Lauréline Fontaine, professeure de droit public et constitutionnel à la Sorbonne Nouvelle (sous le titre "Le Conseil Constitutionnel n'est pas un contre-pouvoir"), et que je trouve confirmation de ce que je ne faisais que pressentir.

Et voilà que l'opinion hasardeuse, brumeuse et intuitive que j'exprimais dans mon billet se trouve confortée de façon éclatante par les propos très informés, très professionnels d'une spécialiste de la chose. Et là pardon, mais la dame n'y va pas avec le dos de la cuillère, en particulier à propos du manque d'impartialité et d'indépendance des "conseillers".

Le petit commentaire ajouté par Anne Chemin en fin d'entretien est lui aussi d'une clarté suffisante : le Conseil Constitutionnel est un "MACHIN" au service du pouvoir, et une "institution" dans laquelle les citoyens ordinaires, aveuglés par les formes écrites auxquelles la République est assujettie, ont le grand tort de se fier comme à un dernier recours salvateur.

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Autre motivation pour acheter l'ouvrage de Lauréline Fontaine : c'est l'impeccable Alain Supiot, auteur (entre autres) de La Gouvernance par les nombres, qui a écrit la préface.

 

jeudi, 30 mars 2023

FRANCE : DÉMOCRATIE EN PAPIER

CONSEIL CONSTITUTIONNEL ?

C'EST QUOI, CETTE CHOSE ?

Intro. : La démocratie française va bien. Il faut que cela soit dit. A l'élection présidentielle, Emmanuel Macron s'est normalement qualifié pour le deuxième tour, ayant obtenu environ 1,5 million de voix de plus que Marine Le Pen, arrivée deuxième et pareillement qualifiée. C'est le premier qui a été élu. Il n'y a rien à dire, rien à redire, rien à reprocher : son élection est incontestable.

Après un an d'exercice du pouvoir, Emmanuel Macron tenait à ce que soit votée au Parlement une loi portant réforme des retraites et repoussant en particulier à 64 ans l'âge légal de départ. C'est chose faite, et de façon tout à fait légale, il faut que cela soit dit. Le processus s'est déroulé de façon incontestable. 

Conclusion : 1 - Que M. Macron ait été finalement élu par un peu plus de 18 millions de voix (sur 48 millions d'électeurs inscrits) n'enlève strictement rien à la légalité de son élection. 2 - Que la réforme des retraites soit passée à coups d'astuces légales, de "trucs" réglementaires ou de ruses parfaitement constitutionnelles (49.3, 47.1, 44.3 et autres) ne change rien à l'affaire : la loi a été adoptée. Il n'y a rien à dire, à redire ou a reprocher. Tout ce qui est écrit et entériné selon les règles de la République a été respecté. C'est qu'on ne plaisante pas avec les formes écrites de la République.

Que le peuple français dans sa grande majorité, le peuple de chair, d'os et de sang ait exprimé sa réprobation (sondages, manifestations, etc.), cela ne compte pas, et même, cela n'a aucune existence, puisque cela n'est régi par aucun texte officiel et aucune loi républicaine. 

Corollaire : sur le papier, toutes les formes ont été respectées. J'ai bien dit : sur le papier. La démocratie française est devenue une démocratie de papier. Une démocratie de pure forme : de même qu'il suffit d'un électeur inscrit sur cinq (un peu plus de 20%) pour valider la présidence Macron. En filigrane et en creux, toutes les déclarations d'Elisabeth Borne et d'Olivier Dussopt, impavides devant micros et caméras, sont une confirmation de cette évolution : la démocratie française va bien, à condition que l'on ne considère que la lettre, que les formes, que les textes, que le PAPIER.

Si l'on en reste à cet aspect des choses, Macron a parfaitement raison. Mais s'il dit respecter la lettre à la lettre, curieusement, jamais l'ancien élève du philosophe Paul Ricœur n'invoque l' "esprit des lois", et jamais les bonshommes dont le papier adopté va modifier les conditions d'existence en profondeur. Conclusion : Emmanuel Macron est un président en papier. Et à ses yeux, les Français sont des figures en papier, ils n'ont pas plus d'existence que des personnages de dessin animé.

Même chose pour le présent recours incantatoire aux délibérations, à la réflexion et aux décisions du CONSEIL CONSTITUTIONNEL.

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On nous dit, on nous serine, on nous bassine, que dis-je : on nous méga-bassine avec la loi de réforme des retraites, jamais votée par les députés, mais qui entrera très légitimement en vigueur à la rentrée si rien ne s'y oppose sur le plan légal. C'est pourquoi tout le monde — Elisabeth Borne, Emmanuel Macron, Olivier Dussopt, Gérald Darmanin (lui, c'est au nom de la matraque, du gaz lacrymogène, de la grenade de désencerclement et du célèbre L.B.D.), Philippe Martinez, Laurent Berger et tutti quanti — attend fiévreusement la délibération et la décision du Conseil Constitutionnel de valider ou non la loi en tout ou en partie.

Mais c'est quoi, cette sorte de Haute Autorité qui veille à la conformité des textes de loi à la Constitution ? On a l'impression que cette instance est doté d'une sorte d'infaillibilité. Or, si l'on regarde de près la façon dont elle est constituée (je veux dire : dont les membres sont nommés), et le C.V. de chacun de ses neuf membres, on est amené à se poser des questions. Entendons-nous : l'image complaisamment véhiculée par les médias, les journalistes et les institutions elles-mêmes est celle d'une instance complètement indépendante, autonome, voire totalement neutre. Ben moi, je dis : MON ŒIL !!!

D'abord parce que les dignes personnalités qui composent le Conseil Constitutionnel sont nommées soit par le Président de la République, soit par le Président de l'Assemblée Nationale, soit par le Président du Sénat. Si l'on voulait faire douter avant tout examen de la neutralité de ce "Conseil", on ne s'y serait pas pris autrement : que des autorités politiques pour décider de qui siégera autour de la table des "gardiens de la Constitution", est-ce bien sérieux ?.

Ensuite parce que, parmi les membres actuels, on ne compte déjà pas moins de cinq politiciens, figures plus ou moins célèbres et à la carrière plus ou moins fulgurante : Jacques Mézard, François Pillet, Alain Juppé (photo : n° 2, 3 et 5 au deuxième rang), Jacqueline Gourault (la grosse dame sur la photo) et bien sûr le trop connu Laurent Fabius. Corinne Luquiens n'est pas une politicienne à proprement parler, mais elle connaît les dessus, les dessous, les dedans et les arrière-boutiques de la vie politique française, puisqu'elle navigue dans l'Administration de l'Assemblée Nationale depuis 1975, dont elle a grimpé tous les échelons jusqu'à en devenir la cheftaine.

Allons vite : les trois derniers — Michel Pinault, François Seners, Véronique Malbec — sont des hauts fonctionnaires, dont les carrières, on s'en doute, sont fortement tributaires de ceux qui exercent le pouvoir au sein des Administrations où ils sont nommés. Comme l'écrit Henri Laborit quelque part dans Eloge de la fuite : ceux qui atteignent le sommet d'une hiérarchie sont presque forcément ceux qui ont donné tous les gages possibles pour légitimer cette hiérarchie. Ce qui jette un drôle de jour sur cette "Autorité" soi-disant "indépendante".

Une observation globale : pas un seul vrai spécialiste de "Droit Constitutionnel" pur et dur, genre Guy Carcassonne ou Dominique Rousseau. Cela me fait exactement penser à la façon dont est composée l'instance chargée de contrôler l'action de policiers, dont tous les membres ont à voir de près ou de loin avec les corps de la police, et dont l'indépendance peut à bon droit être contestée quand il est question de violences policières.

Grosso modo, le Conseil Constitutionnel comme l'I.G.P.N. fonctionnent en vase clos. Si j'étais tendancieux, j'irais peut-être jusqu'à comparer à la façon dont fonctionne une mafia : on reste entre soi, et malheur à qui se met en travers. Mais à Dieu ne plaise, loin de moi l'idée de suggérer de telles hypothèses, je reste calme et objectif, vous pensez bien, et je n'insiste pas.

Faisons donc confiance à l'I.G.P.N. pour examiner en toute objectivité les plaintes déposées contre les policiers pour "violence avec arme par personne détentrice d'une autorité". Sur le papier, soyons sûrs qu'il n'y aura rien à dire, à redire, à reprocher. Nul doute aussi que le Conseil Constitutionnel avalisera pour l'essentiel la loi sur les retraites. 

Macron s'accroche au papier qui l'a nommé Président : Macron est un président en papier. La démocratie française s'accroche aux papiers qui l'affirment en tant que démocratie. La démocratie française sera sauvée.

SUR LE PAPIER.

samedi, 25 mars 2023

USAGES DE LA BOULE DE PÉTANQUE

Les gendarmes ont saisi, paraît-il, entre autres instruments dits "contondants", des boules de pétanque sur des individus qui se préparaient à manifester à Sainte-Soline (c'est dans les Deux-Sèvres) contre l'établissement de "mégabassines", vous savez, ces bassins remplis de l'eau remontée des nappes phréatiques anonymes et protectrices pour qu'elle puisse enfin, une fois confisquée par des intérêts privés, s'évaporer et disparaître à l'air libre. Les joueurs de pétanque en question, arbitrairement privés de leur passe temps préféré, réagissent avec une certaine mauvaise humeur. On les comprend.

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vendredi, 24 mars 2023

MACRON ESSUIE SES GROLLES ...

... SUR LES FRANÇAIS.

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Je n'y peux rien : le propos du patron de la C.G.T. me semble aveuglant de vérité. Si Emmanuel Macron voulait se faire HAÏR (et à travers lui la fonction présidentielle et jusqu'aux institutions politiques les plus solides), il ne s'y prendrait pas autrement. Et s'il s'en rendait compte (on peut rêver), je ne suis pas sûr que ça le pousserait à changer de trajectoire, de "méthode", de langage. Visiblement, cet homme souffre d'une drôle de maladie.

(Titre pris dans Le Monde daté 23 mars 2023.)

jeudi, 23 mars 2023

LES DISCOURS DE MACRON

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Visiblement, tous les canaux de communication sont désormais coupés entre le président Emmanuel Macron et les Français. Il ne reste que les bombes au métomol du comte de Champignac pour donner un espoir que s'amollisse la volonté de fer de ce moderne Jupiter (en mie de pain). Passons sur le fait que, selon toute apparence, à voir l'état de son uniforme, Emmanuel Macron est passé sous le char d'assaut des Black Blocks.

vendredi, 17 mars 2023

PORTRAIT DE MACRON ...

... EN MÉCHANT GARNEMENT.

Emmanuel Macron, calculant qu'une motion de censure a très peu de chances d'aboutir, a finalement opté pour la manière forte en envoyant sa Première Ministre au casse-pipe à l'Assemblée Nationale pour "engager la responsabilité du gouvernement" et faire adopter à tout prix et sans vote la loi réformant les retraites à grands coups de 49-3. Cette femme intrépide ne s'est pas dérobée. 

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Toute cette "séquence politique" illustre avec assez de vraisemblance et de pertinence ce qu'il y a de plus haïssable dans les moments où le méchant garnement qui nous gouverne a décidé de faire un caprice, comme le montre le dessin ci-dessus, où l'on voit le dit garnement Emmanuel Macron apposer le mot "FIN" à la dernière (ou presque) péripétie en date de l'histoire politique de la France. Enfin, c'est ce qu'il espère, n'est-ce pas, celui qui appartient à la catégorie des "enfants obstinés" (comme dit la chanson traditionnelle : "Voilà le sort des enfants obstinés").

jeudi, 09 mars 2023

LA RÉFORME DES RETRAITES

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Avec un grand courage et une immense énergie —et sans attendre une éventuelle panthéonisation de ses restes mémorables —, Gisèle Halimi, la grande féministe, proteste à sa façon contre le recul de l'âge légal de la retraite à 64 ans, suite au vote par les sénateurs de l'article VII de la loi voulue par le président Macron et le gouvernement de Mme Borne, fidèlement assistés par Les Républicains de M. Retailleau et consort, nouveaux godillots du pouvoir auquel ils s'opposaient encore farouchement quelques jours auparavant. 

dimanche, 08 janvier 2023

LES FRANCAIS N'ONT PLUS CONFIANCE ...

... EN LA PAROLE POLITIQUE !!!

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Pour les curieux, CECI remonte à octobre 2017.

lundi, 02 janvier 2023

VŒUX PRÉSIDENTIELS 2023 !

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Dessin de Dutreix pour Le Canard enchaîné paru le 28 décembre 2022 et légèrement détourné.

jeudi, 13 octobre 2022

VOUS AVEZ DIT "DÉCOUPLAGE" ?

Donc Emmanuel Macron fait depuis quelque temps une promotion effrénée du mot "SOBRIÉTÉ", fixant à la population française ordinaire — je veux dire celle qui tire de plus en plus la langue — un objectif de 10 % de réduction de sa consommation de gaz, d'électricité et (qui sait ?) de tout un tas de bonnes choses qu'elle mettait dans son assiette, sans se rendre compte du crime qu'elle commettait contre la nature. Qu'importe les 19°C dans les maisons, on mettra des moufles, des doudounes et des snowboots.

Moyennant quoi, j'ai entendu tout récemment le même Emmanuel Macron, en même temps qu'il vantait de sa langue gauche les mérites de la dite sobriété, faire l'éloge, au moyen de sa langue droite, de la nécessaire croissance économique, hors de laquelle il n'aperçoit pas la moindre chance de salut.

« Attention, nous prévient monsieur Macron, la sobriété ne signifie surtout pas la décroissance !!! » (je cite en substance, et même en "substantificque mouelle"). On le comprend : il tremble à l'idée qu'une France "décroissante" perde des emplois, des industries, des compétences et des places dans le classement des grandes nations, mais redoute en revanche qu'elle gagne des défilés de néo-gilets-jaunes vaguement syndicaux et de plus en plus remontés, de plus en plus en colère et de plus en plus denses. 

Mais c'est là que les Athéniens s'atteignirent, que les Perses se percèrent, que les Mèdes m'aidèrent et que les Satrapes s'attrapèrent. Comment faire ? Oui, comment faire pour tenir les deux bouts de la chaîne sans tomber dans "l'opprobre du ruisseau" (ça, c’est Boby), je veux dire dans les contradictions les plus contradictoires ? Parce que, si l'on a déjà vu passer des escadrilles d'oxymores dans le ciel fertile en inventions lexicales de nos politiciens, celui-ci, soyons-en sûrs, est le champion toutes catégories, battant à plates coutures ses concurrents immédiats, "croissance verte" et "développement durable".

La vérité, c'est que les gens qui chantent les louanges de la croissance économique, optent résolument, souvent sans se l'avouer, pour le réchauffement climatique. D'un certain côté, on les comprend, parce qu'ils se disent que si l'on a une activité économique soutenue, tout ira bien pour l'emploi, les salaires, la consommation, les cotisations sociales et les futures retraites. Plus ces données s'imposent du fait de la situation dans laquelle se débattent les travailleurs, plus la question du réchauffement tend à s'effacer dans les esprits à l'horizon de la nécessité présente : il faut pouvoir finir le mois. L'urgence de la survie personnelle est prioritaire sur les préoccupations climatiques. 

En revanche, si l'on prétend lutter sincèrement contre le réchauffement climatique, cela implique ipso facto qu'on admet et même revendique la décroissance, c'est-à-dire la réduction de l'activité économique, principale responsable de toutes les prédations actuelles, et par conséquent la baisse de la consommation de biens et de ressources. Et donc un acheminement inéluctable vers une certaine idée de la pauvreté : la vérité de l'humanité d'aujourd'hui, c'est qu'elle doit revenir à la pauvreté, aux nécessités vitales et au sens du tragique de la condition humaine. Voilà ce qu'on trouve, quand on va chercher sous le faux-nez de l'idée de sobriété.

C'est là qu'interviennent les experts en formulations, les poètes de l'euphémisme, les chantres de la quadrature du cercle et les jongleurs du théorème de Fermat en matière de langage et de pansements verbaux (« Sois sage, ô ma douleur, et tiens-toi plus tranquille ! »). En feuilletant rageusement leur Littré (pas celui de la "Grand-Côte"), leur Grand Dictionnaire Larousse ou leur Grand Robert, ils sont tombés sur le mot "découplage". C'est ainsi que, dès le 31 mai 2022, le journal Le Monde a pu libeller comme suit un de ses titres.

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"Difficile", le "découplage" : tu l'as dit, bouffi !

Ça veut dire quoi, "découplage" ? En gros et en dehors des sens premiers (domaines de l'électrotechnique et de la vénerie), le mot signifie "séparer". C'est-à-dire que ceux qui le prononcent rêvent tout éveillés d'une croissance économique enfin débarrassée des menaces que font peser les gaz à effet de serre. Eh oui, la voilà, l'équation insoluble : comment "découpler" des activités économiques florissantes et leurs effets mortifères ? Cela veut dire : que faire pour que des actes humains soient libérés de leurs conséquences, innocents de tout ce qui arrive en aval ? C'est là que ça devient presque drôle. 

Comment continuer à fabriquer de l'abondance et de la prospérité sans porter atteinte à la sécurité climatique ? Comment faire pour produire du confort et des conditions de vie plus faciles à l'humanité entière — on en est très loin — sans détruire à notre détriment les équilibres naturels qui ont vu naître et se développer la civilisation que nous connaissons ? 

La vérité, c'est qu'on ne peut pas. ON NE PEUT PAS. Le découplage, c'est de la blague. Pour une raison très simple : on ne peut avoir de la croissance économique sans faire croître, en même temps et en proportion, la consommation d'énergie, puisque ce sont précisément les activités économiques, industrielles qui, grandes consommatrices de fossiles, sont les plus grandes productrices de biens, de services, de confort et de CO². Bon, je ne vais pas revenir sur la rengaine : on sait tout ça par cœur (voir pour cela Jean-Marc Jancovici). Pour consommer de l'énergie, il faut en produire. D'où l'appel désespéré aux renouvelables : le vent dans les pales des éoliennes et le soleil sur les panneaux photovoltaïque.

Faudra-t-il, pour satisfaire la voracité énergétique du système économique, laisser les fabricants d'éoliennes et de panneaux envahir nos espaces et étouffer nos paysages ? Même sans compter le CO² que produit le processus même de fabrication de ces moyens soi-disant « propres », l’entreprise consistant à reconvertir nos sales centrales existantes me semble hors de toute mesure. D’autant que le recours furieux au charbon par des pays comme la Chine ou l’Inde, « en attendant », laisse entrevoir, au moins à moyen terme, une embellie pour l'extractivisme et pour les sources fossiles d’énergie. « Dis, papa, quand est-ce qu'on sera sortis de l'auberge ? — Tais-toi, et tâche de survivre ! »

Je ne peux imaginer que monsieur Macron, dont la réputation d’intelligence n’est plus à vanter, n'est-ce pas, n’ait pas conscience du caractère oxymorique de la formule « croissance découplée de ses effets ». J’ai plutôt tendance à y renifler quelque chose qui ressemble à du mensonge. Et crânement assumé, "les yeux dans les yeux".

Voilà ce que je dis, moi.

vendredi, 23 septembre 2022

CEUX QUI ONT LA SOLUTION (3 et fin)

Pour en finir (provisoirement) avec l'inventaire des formules utilisées dans les journaux (principalement Le Monde) par ceux qui savent comment faire pour s'en sortir ou pour faire advenir la société dont ils rêvent, je présente aujourd'hui un dernier type d'expressions qui permettent à un rédacteur de sauter par-dessus l'obstacle du "il faut" qui fait par trop "magie-magie", tout en contournant la facilité un peu niaise offerte par le verbe "devoir" mis à toutes les sauces. Comme on peut le constater, nul besoin de ces tournures trop évidentes pour faire comprendre au lecteur toute la force de l'impérieuse injonction qu'on lui adresse.

Ces dernières locutions présentent cependant l'avantage de prendre les couleurs de l'objectivité, ou tout au moins de revêtir le déguisement de la neutralité, comme si leur utilisateur se lavait les mains de toute intention de sommation au lecteur, l'auteur de la formule disparaissant derrière elle : phrase sans verbe, ou verbe à l'infinitif, et autres issues de secours. Je note quand même la survie du mode impératif, qui en dit long sur la psychologie de celui qui tient la plume. Quoi qu'il en soit, en reniflant le derrière de toutes ces solutions, je ne peux m'empêcher de leur trouver une fragrance assez prononcée de faux-cul (malpropre).

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Je veux bien, mais l'énoncé me reste assez obscur.

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On trouve ça dans Le Progrès. La phrase est applicable en l'état à tous les festivals.

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Ça y est : le grand mot du second quinquennat d'Emmanuel Macron est lâché. On n'a pas fini de le lire, de l'entendre et d'en être gavés. Ensuite, quand on se rendra compte que la sobriété ne suffit pas, on passera au mot "restriction". En attendant mieux.

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Là, pas de mode impératif, mais c'est tout comme.

2022 08 24 LA DEMOCRATIE A BESOIN.jpg

Le genre de formule baudruche qu'une épingle bien placée suffit à rendre à sa vraie signification.

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Ouais, je vais en parler à Christiane Lambert, P.-D. G. de la F.N.S.E.A., vous savez ce clan dominé non par des paysans, mais par des chefs d'entreprises agricoles pour qui cultiver la terre ne relève pas d'une activité humaine mais d'un système industriel asservi à de merveilleux engins mécaniques comme à des intrants chimiques aux remarquables effets.

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Ce titre me laisse coi, bien qu'on lise sans peine l'injonction "il faut" en filigrane derrière "en finir".

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MORALITÉ :

Tout ce qui ressemble, de tout près ou de très loin, à la formule "IL FAUT", est à considérer, sinon comme un mensonge, du moins comme une incantation incantatoire.. 

jeudi, 15 septembre 2022

CEUX QUI ONT LA SOLUTION

Je sais pas vous, mais il y a quelque chose, dans le paysage de notre monde mal barré, qui me fait toujours autant rire, braire et m'apitoyer, dans la façon dont "certains" (en français : des intellos) évoquent les problèmes, les situations et même les événements. A les écouter, ces braves gens, il suffirait de prendre au sérieux leurs propos et appliquer les recettes qu'ils mettent sur la table, pour que les problèmes se résolvent et que les situations s'éclaircissent. A cet effet, ils disposent d'un « Sésame, ouvre-toi ! » dans l'immémoriale expression IL FAUT.

Je me souviens que le journal Le Monde a publié dans ses pages, dans les années 1970, toute une série de dessins d'un nommé Konk, une série intitulée "Faukon, Yaka et Pitucé" (pas besoin de traduire), où il se moquait de ces gouvernants de comptoirs qui détiennent, après quelques apéros, les clés de la bonne gouvernance du pays. La collaboration n'a pas duré trop longtemps, car assez vite on a vu Konk aller mouvoir ses nageoires dans les eaux sales voisines du Front National de Jean-Marie Le Pen, voire dans diverses cellules et officines un peu plus "musclées". Au Monde, on a dit : "Pas de ça, Lisette". On le comprend.

Reste que je demeure abasourdi quand, dans les pages du même Monde, il m'arrive encore de tomber sur des titres contenant la formule sacramentelle autant que passe-partout : il faut. Ces titres, on les trouve en général dans les pages "Débats" du journal. Alors bien sûr ce sont des collectifs, des trios, des tandems ou des individus qui profèrent l'expression fatidique et qui n'engagent nullement la responsabilité du quotidien.

Tous les titres qui figurent dans la petite rafale ci-dessous sont tirés de numéros récents, témoignant de l'étonnante santé d'une formule dont je subodore qu'elle ne doit sa survie qu'à l'indéracinable dose d'espoir qui, chez les humains, signifie l'impossibilité absolue (ou presque) de renoncer à envisager le futur en fermant la porte au nez des lendemains qui chantent. « Il faut subir ce qu'on ne peut empêcher », dit quelque part Jorge Luis Borgès. C'est exactement là que l'homme commence à rêver. C'est là qu'on franchit la frontière de l'imagination. La formule "il faut", c'est empêcher la porte des possibles de se refermer. 

A cet égard, j'aime particulièrement les articles de fond produits par des journalistes sérieux et si possible chevronnés, et construits comme des dissertations normales ou comme des notes de synthèse, vous savez : 1 - constat ; 2 - causes ; 3 - perspectives. La troisième partie doit faire la preuve que la situation n'est pas désespérée. Ensuite, le rédacteur est invité à faire preuve d'ingéniosité pour éviter le grossier "il faut". Car la langue française abonde en ressources diverses et en moyens astucieux de tourner autour du "il faut". 

En général, j'admire de tels articles aussi longtemps qu'ils décrivent le problème dans tous ses aspects et qu'ils entreprennent d'expliquer l'origine de ce problème : la virtuosité du journaliste peut se donner libre cours. Et puis vient la troisième partie, et patatras ! le cousu de fil blanc apparaît en pleine lumière. L'auteur de l'article y va de ses solutions, de ses propositions, de ses hypothèses, des mesures et des décisions à prendre. Mais il aura beau mettre en œuvre tout son talent pour costumer et grimer le "il faut" sous toutes sortes de fards et de fonds de teint, il butera immanquablement sur le mur du "comment on fait ?". Autrement dit : comment on passe du virtuel au concret ?

La petite suite que je présente ci-dessous n'est qu'un modeste échantillon (été 2022) des manifestations du pouvoir du "il faut" dans les cerveaux de ceux dont le métier est de penser.  

 

IL FAUT 2022 04 09 IL FAUT METTRE FIN.jpg

Ouais, t'as bien raison, mais tu peux nous dire comment on fait, monsieur le savant ?

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IL FAUT 2022 08 14-16 2 ANTICIPER RAREFACTION.jpg

Le Système ? Ouais, l'idée est bonne. Reste plus qu'à nous dire

COMMENT ON FAIT,

crâne de piaf !!!

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IL FAUT 2022 08 14-16 4 REFLEXION INCLUSIVE.jpg

Ouais, tout le monde va se mettre autour de la table, comme un gros tas de chouettes copains ! On va dire ça à l'Egypte, au Soudan et à l'Ethiopie pour le partage des eaux du Nil. On dira ça à la Turquie, à la Syrie et à l'Irak pour le partage des eaux du Tigre et de l'Euphrate. On dira ça ...

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IL FAUT 2022 08 20 IMPLIQUER CITOYENS.jpg

Ah, l'implication des citoyens, un beau cheval de retour ! Allez, on vous fera de splendides "Conventions Citoyennes" ! Monsieur Macron aura plein la bouche de beaux discours ! On appellera ça "concertation", et au bout du compte, personne ne sera satisfait.

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IL FAUT 2022 09 07 GARDIENS PLANETE.jpg

Celui-ci, je le trouve particulièrement réjouissant : il me fait penser à une "évaluation à l'entrée en seconde" dont j'ai eu à connaître jadis. Parmi les 32 items des "objectifs" (on ne jurait alors que par la "pédagogie par objectifs"), le premier stipulait cette commination impérieuse et porteuse de tout le programme élaboré par la cohorte des crânes d'œuf qui préside depuis cinquante ans aux destinées de l'Education Nationale, pour le plus grand malheur de celle-ci et de la France : « MAÎTRISER L'ORTHOGRAPHE ». Il aurait fallu demander sa recette au crâne d'œuf. Dans le cas présent, je m'interroge : l'auteur peut-il me citer une période où l'humanité fut gardienne de la planète ("redevenir") ?

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IL FAUT 2022 09 07 IL FAUT AGIR.jpg

Traduction : attendez-vous à des restrictions !

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Günther Anders est un philosophe. Il est l'auteur, entre autres, d'un ouvrage qui m'a profondément marqué : L'Obsolescence de l'homme, dans lequel il propose le concept de "honte prométhéenne" qui, à mon avis, résume et condense tout le problème des relations entre l'homme et la technique. "Prométhée", c'est l'audace, l'énergie, la créativité, l'inventivité phénoménales dont est capable l'humanité. "Honte", parce que l'homme se rend compte qu'il a donné naissance à des forces sur lesquelles il n'a plus aucune prise (exemple de la bombe atomique). Des forces incommensurables à sa petitesse : les Lilliputiens ont fabriqué Gulliver. Ils ont créé un "Golem".

Dans son bouquin, il évoque la figure d'Ernst Bloch, autre figure de la philosophie germanique, auteur, entre autres, de Le Principe espérance., mais c'est pour lui faire un reproche : « Il n'a pas eu le courage de cesser d'espérer, ne serait-ce qu'un moment ». Si Günther Anders avait été haut fonctionnaire obligé de rédiger une note de synthèse pour un ministre, nul doute qu'il aurait soigné les parties 1 - constat et 2 - analyse des causes, et qu'il aurait arrêté là son texte.

Pour lui, toutes les solutions partielles sont des illusions, voire des impostures. Pour lui, tous les "il faut" qui tentent d'aménager tel ou tel aspect du problème, et non de s'attaquer à la racine de celui-ci, sont autant de mensonges. Pour lui, c'est tout l'édifice de notre civilisation fondée sur la confiance aveugle en les bienfaits de la technique qui est une erreur à la base. Günther Anders reste un des seuls (le seul ?) à ne pas nous beurrer la tartine et à refuser de toujours "finir sur une note d'espoir".

CESSER D'ESPÉRER. Autrement dit : arrêter de rêver tout éveillé. Autrement dit : du tragique en philosophie. C'est ça que ça veut dire, "regarder la réalité en face".

mercredi, 31 août 2022

ON CONTINUE !!!

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Morris et Goscinny, La Caravane, p. 19, à peine revue et corrigée.

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Ben oui, c'est sûr. Qu'on ne s'y trompe pas : en l'état actuel des choses, l'humanité persiste et signe. L'humanité refuse de changer quoi que ce soit à son mode de vie et à ses activités. Pardon : l'humanité veut bien faire des "petits gestes" (containers verre, poubelle papier-carton, etc.). Enfin, quand je dis "l'humanité" : la France et quelques-uns de ses égaux. Enfin, quand je dis "la France" : une partie d'une partie d'une partie : une fine élite. Vous voyez ce qui reste à faire pour que ces petits lanceurs d'alerte bien intentionnés se fassent entendre de "l'humanité". C'est pourquoi je me demande bien sur quelle planète le journal Le Monde est allé chercher l'idée de son grand titre de "une" dans son numéro daté 21-22 août dernier.

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En fait, si. J'ai une petite idée. C'est parce que Le Monde a les jumelles braquées sur le tout petit cercle des gens qui sont aux manettes, et qui donnent l'impression, sous la houlette de monsieur Emmanuel Macron, d'avoir un tout petit peu pris conscience de l'urgence climatique. Je me demande même s'il n'a pas suffi que le président Macron fasse entrer dans son vocabulaire le mot "sobriété" pour que le "journal de référence" se mette à croire que Noël est arrivé. Le Monde fait ensuite confiance à la machine médiatique de propagande pour diffuser, répandre et "faire ruisseler" dans le gros de la masse de la population les slogans, les mots d'ordre, les consignes, tous éléments de base de la "prise de conscience" affichée par les gens au pouvoir et revendiquée par le journal. Avant l'annonce des restrictions qu'imposeront dans pas longtemps les prix de l'énergie. AGLAGLA !!!

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ET SURTOUT BONNE RENTRÉE, HEIN !!! ON CONTINUE !!! NE CHANGEONS RIEN !!! LA CARAVANE ARRIVERA EN CA ... LIFORNIE !!! MERCI LUCKY LUKE !!!

dimanche, 31 juillet 2022

LA GUEULE DE L'EMPLOI

Le Canard enchaîné est le dernier bastion où le dessin de presse ait encore vraiment droit de cité. Certes, tout le monde n'est pas Cabu, tout le monde n'a pas le coup de crayon de Cabu, mais faute de grives ...

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ADELINA

ADELINA 2022 06 29 BORNE GVT MACRON.jpg

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DIEGO ARANEGA

ARANEGA DIEGO 2022 06 29 LA DETTE.jpg

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AUREL

AUREL 2022 07 13 MACRON BORNE.jpg

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BOUZARD

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CHAPPATTE

CHAPPATTE 2022 06 29 MACRON S'ABSENTE.jpg

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DUTREIX

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DUTREIX

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LAMA

LAMA 2022 07 06 MACRON PROTOCOLE DECROISSANCE.jpg

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LEFEVRE

LEFEVRE 2022 07 20 MACRON VULCAIN.jpg

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LEFRED-THOURON

LEFRED THOURON 2022 07 20 EMIRATS AMIS DIESEL.jpg

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LINDINGRE

LINDINGRE 2022 07 13 UBER ARGENT D'UBER.jpg

Ça pourrait tout aussi bien être Darmanin.

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MOUGEY

MOUGEY 2022 06 29 OEILLERES EL. BORNE.jpg

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POTUS

POTUS 2022 06 29 BORNE ACTIONS FORTES.jpg

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SOPH'

SOPH' 2022 07 06 COVID PASS SANITAIRE.jpg

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URBS

URBS 2022 06 29 DAMIEN ABAD.jpg

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Dans le tas, je dois bien dire qu'il y a des dessins que je trouve franchement mauvais.

dimanche, 17 juillet 2022

CHEZ LES COUPEURS DE TÊTES

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'pense pas, Monsieur
On n'pense pas
On prie

Gérald Darmanin a bénéficié d'un non-lieu. Tant mieux pour lui. Ce n'est pas le cas d'Eric Coquerel, dont une meute de louves en chasse réclame la tête, à cause de son attitude générale envers les femmes et, paraît-il, sa sale manie de pratiquer une "drague lourdingue". Pour lui, ce n'est pas encore gagné : une "enquête préliminaire" a été ouverte à son encontre.

Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'vit pas, Monsieur
On n'vit pas
On triche

C'est encore pire pour Caroline Cayeux, ministre dans le gouvernement Macron. Mais elle, son cas est hors-limite, elle a dépassé les bornes : elle a attaqué de front la "communauté" homosexuelle en affirmant que le mariage offert par François Hollande aux homosexuels allait contre la nature, puis en aggravant sa situation en parlant des homosexuels en disant "ces gens-là". L'expression a heurté un autre ministre qui, lui, avait fait son "coming out" sans que Caroline Cayeux ait été mise au courant. La grosse gaffe, quoi !

… Faut vous dire, Monsieur
Que chez ces gens-là
On n'cause pas, Monsieur
On n'cause pas
On compte

Il fut un temps où l'on faisait tomber les têtes pour moins que ça. Bien entendu, il n'en fallait pas plus pour que la "communauté" tout entière, avec le renfort de Jack Lang, se lève et réclame celle de la ministre. Son crime ? Homophobie. Tout ça parce qu'elle pense, cette attardée, qu'il existe une sexualité humaine normale, et qu'en dehors, il n'y a que des sexualités déviantes, contre-nature, à commencer par celle qui consiste à pratiquer avec des êtres de même sexe.

Parce que chez ces gens-là, Monsieur
On n's'en va pas
On s'en va pas, Monsieur
On s'en va pas

Notez qu'elle n'exige pas que l'on revienne au temps où l'on enfermait les invertis, ni qu'on s'inspire de certains pays musulmans où ceux-ci sont mis à mort. Mais le pire n'est peut-être pas qu'elle le pense, mais que, étant à un poste de responsabilité, elle ait osé le dire. Alors ça, ça ne se fait pas, Monsieur. 

Ce que je retiens de ces affaires, c'est que ça va devenir de plus en plus difficile de former des gouvernements. Il faudra des gens irréprochables, qui cochent toutes les cases de l'irréprochabilité dans tous les domaines de l'existence. Rien que ça, c'est entièrement nouveau. De véritables petits saints dûment estampillés, des ascètes de haut niveau, des athlètes de la morale, des champions de la nouvelle normalité régnante, des cracks impitoyables en matière de propreté. Des gens qui n'ont jamais commis aucune sortie de route politique, aucune infraction médiatique, aucun délit d'opinion (si, si, ça existe), aucun crime de mauvaise pensée qui risque de déplaire à toutes les sortes de chiens de garde et de fauteurs de haine qui rôdent autour de nous, à l'affût du moindre dérapage à l'égard des — prenez votre élan — L.G.B.T.Q.I.A.+ (non, ne me demandez pas). 

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Lu dans Le Progrès du 16 juillet 2022 : l'expression vise trois membres du gouvernement. Nous vivons quand même une époque formidable.

Moi, je trouve qu'il n'y a pas que la chaleur et la pollution qui rendent l'air irrespirable.

mardi, 12 juillet 2022

FRANCE : L'ART DU CONSENSUS

ENCOURAGÉ DE LA VOIX ET DU GESTE PAR BRIGITTE MACRON EN PERSONNE, LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE EMMANUEL MACRON PART À LA RECHERCHE D'UN CONSENSUS POLITIQUE QUI PERMETTE DE GOUVERNER LA FRANCE AVEC LE SÉRIEUX ET LA GRAVITÉ REQUIS.

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samedi, 09 juillet 2022

FRANCE : L'ART DU COMPROMIS EN POLITIQUE

MINISTRES DU GOUVERNEMENT D'ÉLISABETH BORNE CHERCHANT UN TERRAIN D'ENTENTE AVEC LES PARTIS D'OPPOSITION.

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mercredi, 06 juillet 2022

LA REVUE DE DEUX MONDES ...

... PAS FAITS POUR SE RENCONTRER.

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Photo prise le 4 juillet par Jean-Claude Coutausse : "Emmanuel Macron, entouré par les membres du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne, dans le parc du palais de l'Elysée". L'article de Claire Gatinois expose dans une analyse subtile tous les recoins des calculs et raisonnements du président pour préserver son équilibre mental (je plaisante, évidemment).

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Photo prise le 22 juin par Bruno Amsellem, de l'agence "Divergence" : "Des membres de Solidarité Paysans s'entretiennent avec Annick et Didier (de dos), agriculteurs, dans la Loire, le 22 juin". L'article de Camille Bordenet nous fait toucher du doigt la dure et vraie réalité du métier de paysan (là, il est clair que je ne plaisante pas). 

Deux articles parus dans le journal Le Monde daté "mercredi 6 juillet 2022".

Notez que c'est à la résidence du président de la République que la chorale gouvernementale vient poser pour la photo, et non à l'hôtel Matignon, résidence du Premier ministre, comme le voudrait la division du travail prévue par la Constitution de la Vème République. En toute logique, Elisabeth Borne devrait figurer au centre du groupe. Cela montre bien où Emmanuel Macron entend placer le vrai ressort du pouvoir. Je pose la question : "Qu'est-ce que ça change par rapport au premier quinquennat ?"

Rien. Cela veut dire que les agriculteurs continueront à se suicider doucement ; que les médecins des hôpitaux, en particulier psychiatriques, continueront à se taper la tête contre les murs à remplir des tableaux excel de centaines de codes cabalistiques inventés par des cabinets de conseils payés avec de l'argent public pour améliorer la rentabilité des services hospitaliers ; que l'école, le collège, le lycée et l'université français continueront leur irrésistible dérive vers un chaos de connaissances distribuées par un corps professoral de plus en plus déboussolé, médiocre et mal payé ; que la police continuera à éborgner à coups de LBD les ahuris qui auront la mauvaise idée de défiler dans la rue pour protester, avec ou sans gilet jaune sur le dos ; ... et puis toutes sortes d'autres choses aussi distrayantes que les Français sont sûrement avides de découvrir. 

mercredi, 22 juin 2022

MACRON DANS UNE IMPASSE ? ...

... UNE IMPASSE EN CUL-DE-SAC SANS ISSUE DONT IL NE PEUT SORTIR ?

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mardi, 21 juin 2022

COMMENT GOUVERNER ...

... AVEC DES DÉPUTÉS INGOUVERNABLES ?

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Mais ça pourrait aussi être le conseil des ministres.